2024, Macky Sall candidat sans se déclarer.
À moins de dix (10) mois de son organisation, c’est toujours le flou artistique autour de la présidentielle de 2024.
Si la date est officiellement arrêtée (25 février 2024), les noms des réels candidats qui vont devoir s’affronter à la magistrature suprême restent encore à déterminer pour diverses raisons liées aux parrainages, à la candidature de trop ou simplement à l’hypothèque juridico-judiciaire sur l’éligibilité de certains acteurs politiques. Le tout dans un climat politique extrêmement chargé sur fond de processus électoral vicié, de ''mortal kombat'' et d’irrédentisme de la classe politique, pouvoir comme opposition.
La Présidentielle de 2024 approche et personne ne connaît les intentions, officiellement, les intentions du leader Macky Sall. Le chef de file de l'Alliance Pour la République (APR) entretient le suspense sur sa volonté de se présenter pour un troisième mandat à la tête du Sénégal, après ses victoires en 2012 et 2019. Dans le même temps, l'opposition politique n'a jamais été aussi forte, face au président de la République. Pour peser le pour et le contre, les principales formations politiques soutiens de Macky Sall ont lancé une série de concertations internes. Malgré tout, très peu osent dévoiler leurs intentions de soutenir ou non l'éventuelle candidature du président de la République en 2024.
Face aux incertitudes qui planent sur une candidature de Macky Sall, les partis les plus représentatifs se posent des questions sur l’avenir de Benno Bokk Yaakaar (BBY). Le Parti socialiste engage le débat ; la LD s’interroge aussi. Le Secrétaire général de l'Alliance des Forces pour le Progrès (AFP), Moustapha Niasse, réaffirme sa fidélité au président Macky Sall et à la coalition au pouvoir.
Une menace d’instabilité socio-politique, ‘’le feu couve sous le mandat’’. La tension qui va crescendo n’est pas prête de s’estomper avec les menaces graves qui pèsent sur la stabilité du pays. Au bras de fer entre opposition et pouvoir, s’est greffée une animosité entre hommes politiques qui n’écartent plus la confrontation pour la sauvegarde de leurs intérêts. Macky Sall fragilise la paix sociale. Son éventuelle troisième candidature controversée en 2024, un projet déjà porté par des ministres et responsables de son parti, et l’instrumentalisation de la justice comme les principales sources de la tension politique actuelle au Sénégal.
Du non-respect des engagements pris en matière de gouvernance politique depuis 2012 à la volonté de liquidation systématique de ses adversaires, via le temple de Thémis, le maître du jeu, sourd à tous les appels sauf à celui du troisième mandat, est en passe d'installer toutes les conditions de l'implosion. À quelques encablures de l'élection présidentielle, point de débats sur les maux qui minent la démocratie sénégalaise, ce qui est bien dommage, car le pays mérite mieux. Aujourd'hui, ce sont des centaines d'individus supposés appartenir à cette formation politique (Pastef) qui croupissent dans plusieurs prisons du Sénégal.
Le président Macky Sall toutes griffes dehors. À l'interview donnée par le chef de l'Etat, lequel s'est également prononcé sur la question de sa troisième candidature à l'élection présidentielle.
Le président Sall a entériné juridiquement sa candidature en attendant la lecture politique. Macky Sall candidat sans se déclarer. Le chef de l'Etat sortant a déclaré que la question du troisième mandat est déjà réglée par le plan juridique. Selon lui, sa candidature ou sa non-candidature pour un troisième mandat est un débat politique, et les circonstances peuvent l'amener à changer de position. Macky Sall se rapproche d'une troisième candidature et prévient que le pouvoir ne compte pas se laisser intimider sur cette question.
S'agirait-il alors d'un rétropédalage ?
Le président de la République exhume la décision N°1 C-2016 du Conseil constitutionnel, qu'il interprète à sa guise comme un expert du droit, reniant tout ce qu'il a toujours affirmé, lui, ses soutiens et les experts indépendants du droit. Reniement en téléchargement. Le président Macky Sall avait dit à propos de son deuxième mandat qu'il disait considérer comme son dernier n'était qu'une conviction du moment. À quel Macky Sall se fier ?
De Khalifa Sall à Ousmane Sonko en passant par Habib Sy, Moussa Tine, Barthélémy Dias, Ahmed Aidara, Moustapha Guirassy, Mamadou Lamine Dianté, Maimouna Bousso, Aida Mbodj, Cheikh Tidiane Youm etc., tous ont enfilé une tenue de combat dans le discours pour dire non à une 3e candidature de Macky Sall, à l’instrumentalisation de la justice, aux arrestations arbitraires. Macky seul contre tous. Soixante-quatre (64) organisations politiques, syndicales, citoyennes, de la société civile et des personnalités indépendantes ont procédé à la signature de l’acte de création de la plateforme de lutte pour la défense et la consolidation de la démocratie. Lors de la célébration de sa onzième année au pouvoir, au siège de l’Alliance pour la République (APR), devant les responsables du Sen, la plus haute instance du parti, Macky Sall enfilé la tenue de combat pour avertir l’opposition.
Macky Sall, dont une ‘’troisième candidature est fortement contestée par l’opposition, la société civile et même des juristes, multiplie les initiatives, pour faire accepter sa candidature au niveau national et international’’. Du jamais vu dans l’histoire politique du Sénégal. Une pétition nationale et internationale et des meetings d’investiture à n’en plus finir pour légaliser une candidature à l’élection présidentielle. Une véritable fuite en avant pour convaincre les Sénégalais et le Conseil constitutionnel, dont il a nommé les membres, du bien-fondé de cette troisième candidature, un second quinquennat, se défendent ses inconditionnels.
Quelles garanties pour lui et ses proches en cas de non-candidature ?Que serait le reste de son règne si jamais il annonce qu’il ne sera pas candidats en 2024 ? Quel schéma pour éviter de se faire succéder par Ousmane Sonko ? De ces réponses à ces questions pourraient, en partie, dépendre la réponse du président Sall de se présenter ou non en 2024.
‘’Si la candidature d’Idrissa Seck à la présidentielle de 2024 est une évidence, il n’est pas certain que cela se fasse contre Macky Sall.
Une éventuelle bataille Macky Sall – Idrissa Seck serait aussi un duel à côté de cette bipolarisation avec Ousmane Sonko. L’actuel maire de Ziguinchor, troisième de la dernière présidentielle avec plus de 15% des voix, est devenu le chef de l’opposition de fait depuis l’entrisme dans le gouvernement de M. Seck, qui prend part sans succès, depuis 2007, en tant que candidat, aux scrutins présidentiels du Sénégal.
Avec une multitude de candidatures, les voix vont s’éparpiller au sein de l’opposition et ça peut leur porter préjudice.
Avec vingt (20) déclarations de candidature à l’élection présidentielle, ‘’l’opposition disperse ses forces’’. Il y a une ‘’nécessité’’ pour ses nombreux candidats de ‘’se regrouper’’ pour lever les ‘’obstacles’’ à leur accession au pouvoir, lesquels figurent dans le Code électoral.
Déthié Fall allonge la liste des candidats de Yewwi Askan Wi à l’élection présidentielle. Après Malick Gackou, Khalifa Sall et Ousmane Sonko, M. Fall, un des principaux leaders de Yewwi, sera investi candidat par les militants de son parti, dimanche prochain. La coalition Yewwi Askan Wi a opté pour une candidature plurielle. Déjà cinq (5) leaders affichent leurs ambitions. Le hic, ce sont les parrainages : un exercice à haut risque. Parviendront-ils à déjouer le piège ? Là est la question.
La coalition Benno Bokk Yaakaar, elle, ne tergiverse pas sur le choix de son candidat, Macky Sall. Le jeu politique est fermé ; à presque un an de l’élection présidentielle, on ne sait pas qui sera candidat et qui ne le sera pas.
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