"Taaw" d'Ousmane Sembene, la critique.

CRITIQUE

      ‘’TAAW’’, UN COURT METRAGE D’OUSMANE SEMBENE.

Une si belle découverte ! Il faut le dire. Ousmane Sembene a réussi à résumer un sentiment quelques minutes. Tristes images, c’est à croire que rien n’a changé. Les images restent actuelles, rien n’a changé. Afin presque. L’habillement, le langage employé, le paysage, les disques (sonorités musicales) datent naturellement d’époque post-indépendance. Puis, les années passent, et pourtant on a l’impression de vivre le film, substitués au présent malgré le temps.

Dans ce film, Sembene retrace les tares de la société sénégalaise, étudiés sous différents points de vue : le chômage des jeunes, le mari et chef de famille irresponsable, un marabout qui profite de la mendicité de ses disciples pour vivre. Ces dernières ne sont guère à l’école pour étudier mais la rue pour mendier. Une anormalité normalisée, une traite d’enfants légalisée. 1970, des images sans doute qui reflètent sans l’échec de la politique de l’éducation du gouvernement d’alors : celui du président Senghor. Les désillusions de l’indépendance. Sembene se livre sans complaisance à une étude la société sénégalaise d’un point de vue économique, politique et culturel et examine le cadre spatio-temporel des personnages, particulièrement sur ‘’Taaw’’.

‘’Taaw’’, le choix de ce titre et du personnage ne sont pas indemnes, loin d’un hasard. ‘’Taaw’’, l’ainé : figure paternité, relève du père, espoir et responsable, à cœur de charges à prendre la famille, se donner une utilité financière. Il lui incombe de subvenir aux besoins de la famille Quoi dire ? Grosse pression !? Un poids sur les épaules ! Oui, vraisemblablement. A d’époque datant jusqu’à aujourd’hui, les défis sur la question de l’insertion socioprofessionnel des jeunes sont multiples, Sembene nous invite à réfléchir sur de nouvelles pistes.

Mère-fils : La relation siamoise.

L’Amour d’une mère. ‘’Taaw’’ noue une relation de complice avec sa mère. Cette dernière ne semble pas être déçu de la situation de son fils, elle comprend plutôt, de cœur à choyer son ainé, son ‘’Taaw’’. Elle garde espoir.

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