Le NGOULOK : “Le Voyage Initiatique de la mariée Sérère : Du Ndiombane à la Chambre Nuptiale”
Au
cœur des terres sérères, le NGOULOK résonne comme une symphonie de valeurs
ancestrales et d'engagements présents. Ce terme signifie mariage. Le NGOULOK, est une cérémonie emblématique qui célèbre non
seulement l'amour et l'union de deux âmes, homme et une femme. Il est aussi
l'harmonie avec les traditions séculaires. Lorsque le NGOULOK est prononcé,
c’est toute une communauté qui vibre au rythme des tambours et des chants.
Les
mariages sérères sont généralement célébrés après les récoltes. Le jeudi et le
vendredi sont les jours réservés à ces cérémonies selon les coutumes
matrilinéaires. Avant le mariage, la mariée reçoit un bain rituel et est vêtue
de beaux pagnes. Dans l’intimité, la future mariée sérère s’avance vers ‘’Foulangue’’, guidée par les femmes de
sa famille et procède d'ordinaire aux ablutions corporelles, à l'abri des
regards.
Dans
certaines traditions sérères, après les ablutions, la future mariée se dirige
vers la cour. Dans d’autres, après le bain rituel, la mariée est amenée à la
place publique du village. Entourée de la communauté rassemblée, elle est
honorée par les conseils et les bénédictions de sa mère, de ses tantes et des
figures respectées du village. C’est un moment public de reconnaissance et de
célébration de son passage à la vie matrimoniale.
Le
‘’NDIOMBANE’’ ou bois sacré désigne l’initiation féminine chez les Sérères. Le ‘’NDIOMBANE’’
est aussi une étape fondamentale pour la nouvelle mariée. Les spécificités de
cette cérémonie peuvent différer selon les lignées et les communautés sérères.
Après un temps d'isolement en compagnie d'autres femmes déjà initiées, y
compris une guide spirituelle, la mariée émerge transformée, prête à embrasser
pleinement ses nouvelles responsabilités et à affronter les défis de la vie
conjugale.
Le
père chargé de voiler la fille, égraine aussi une série de conseils et de vœux.
Une
fois chez son mari, la mariée est accueillie
par la cérémonie du maagne, un rituel vibrant où les femmes érudites du village
y prennent part avec ferveur. Elles entonnent des chants ancestraux et
esquissent des danses qui racontent des siècles de traditions.
Avec
une grâce solennelle, elles versent sur la tête de la mariée une pluie symbolique
de mil, de riz et de coton. Chaque grain de mil déposé est une bénédiction pour
une fertilité abondante, souhaitant à la mariée d’être aussi prolifique et résiliente que cette céréale
essentielle. Le riz, avec sa blancheur immaculée, est l’aspiration à une vie
conjugale pure et harmonieuse. Et le coton, doux et léger, est le vœu d’un
bonheur et d’une prospérité.
Le
pagne est un symbole de transition pour la mariée. Dans chaque fil tissé, dans
chaque couleur éclatante du pagne, se raconte l'histoire d'un peuple, une ode à
la beauté et à l'identité sérère.
A
la fin de la cérémonie, la nouvelle mariée
rejoint son époux. Les femmes qui l’ont guidée forment une haie
d’honneur, leurs chants mélodieux accompagnant chacun de ses pas. Elles la
conduisent vers la chambre nuptiale, où son époux l’attend. La pièce devient
leur monde, scellant leur union sous les auspices des ancêtres.
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