Les fameux cent premiers jours de la presse
Décidément, la silhouette famélique de la presse sénégalaise contraste avec l’opulence des attentes du public. En quête incessante de victuailles sensationnelles pour alimenter ses colonnes, elle se laisse souvent emporter par des élucubrations précipitées et des bévues répétées. Même élu pour 1 825 jours, le président Bassirou Diomaye Faye n’échappe pas au bilan des cent jours. L’exercice est quasiment devenu une symbolique incontournable, notamment dans les milieux journalistiques. Soit encore, le pouvoir bicéphale sénégalais peut d’autant moins s’y soustraire qu’il a promis une rupture radicale à pas cadencé. La pratique singulière des ‘’cent premiers jours’’ s'est enracinée dans le paysage médiatique sénégalais. Cet exercice, hérité de la tradition française, consiste à dresser un bilan préliminaire des actions du nouveau chef d'État. La tradition a une logique dans le système politique français, mais son transvasement au Sénégal est artificiel. Pourquoi calquer nos pratiqu